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Catarina (2)

E-mail envoyé par le géographe Emerson Marcelino, après le passage de l’ouragan Catarina dans l’état de Santa Catarina (Brésil), mars 2004
 

A 2h48, à cause de la rotation, un vent du nord est entré, avec des pointes de 180 à 200 km/h en une fraction de seconde. On aurait dit une turbine d’avion. Tout volait et explosait. La température est descendue brutalement. Nous étions hors de la voiture, envoyant des nouvelles sur l’arrivée de ce vent du nord. Nous avons seulement eu le temps de courir jusqu’à la structure de bois la plus proche. J’ai eu un choc thermique à cause de la variation de température et je tremblais beaucoup… C’était incroyable.
Notre visibilité était au maximum de 15m avec une source de lumière (la camionnette de la Protection civile était proche avec les feux allumés). Comme nous ne savions pas combien de temps cela allait durer, nous pensions que nous allions souffrir d’hypothermie. Nous étions persuadés que l’un de nous allait mourir.
Mec, ça été le moment le plus absurde et effrayant que j’ai traversé dans ma vie. Je ne sais pas comment cette structure de bois a résisté malgré les vents si forts. Aux informations ils ont parlé de vents à 150km/h mais ce n’est pas vrai. Il y avait deux géographes, un océanographe et un météorologiste et nous sommes d’accord sur la haute température de l’œil de l’ouragan et la basse température au moment des vents, et sur la vitesse des vents. Sur la base des dommages causés par l’ouragan et comparé à l’échelle de Beaufort, en toute certitude, les vents étaient de 180 à 200km/h. Si une personne avait essayé de marcher sous le vent, elle aurait été projetée. Pour te donner une idée, les maisons ont été arrachées et lancées à des dizaines de mètres plus loin.