Emerson Marcelino, forwarded message, 30.3.2004
—- Forwarded message —–
Date: Tue, 30 Mar 2004 11:10:18 -0300
Subject: Furacão Catarina
E ai Morris….
Que alegria…eu ja estava preocupado! Cara, mas quero te contar outra…
Eu, e mais 3 pesquisadores da UFSC estavamos na área mais atingida pelo Furacão Catarina. No sábado nós fomos como representante da Defesa Civil Estadual para monitorar as condições atmosférica e das ondas. Ficamos “instalados” na cidade de Bal. Arroio do Silva a leste de Araranguá. Chegamos na cidade sábado 17:45, e ficamos até domingo as 06:00 da manhã.
Morris, agradece a Deus porque o seu amigo ainda está vivo.
Fiquei em estado de choque… perdi o controle do corpo e tremia absurdamente. Tudo estourava e voava ao nosso redor.
Inicialmente o vento foi de sul em torno de 100 km/h com rajadas de 120 km/h.
As 01:15 entramos no olho do furacão e foi a maior calmaria. Ficou muito quente no olho, parou de ventar e chover e deu uma sensação de sono e relaxamento em virtude da baixa pressão do centro do furacão. Cheguei a tirar a capa de chuva e fiquei só de camiseta. Além do sono sentiamos uma sensação de relaxamento misturado com alegria…incrível… Em virtude de estarmos em contato com a Defesa Civil e os meteorologistas do Climerh/Epagri fomos avisados do tempo que duraria a passagem do olho (01: 30 minutos). Conseguimos até dormir um pouco.
Só para ter uma idéia, casas foram arrancadas e lançadas dezenas de metros. Temos todos os dados anotados, fotos e diversas medições realizadas. Depois conto os detalhes e mando fotos. Estamos na maior correria. Creio que hoje ou amanhã a Defesa Civil estrá nos enviando para a área atingida rever as condições dos municípios.
Um grande abraço
Emerson Marcelino
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Geógrafo – MSc. Sensoriamento Remoto – INPE
Grupo de Estudos de Desastres Naturais – GEDN/UFSC.
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Salut Morris…
Quelle joie… J’étais préoccupé ! Mais j’aimerai te raconter autre chose…
Avec trois chercheurs de la UFSC, nous nous sommes trouvés dans la région la plus atteinte par l’ouragan Catarina. Le samedi, nous sommes allés comme représentants de la Défense civile fédérale pour enregisrer les conditions atmosphériques et celles des vagues. Nous nous sommes « installés » dans la ville de Bal, Arroio do Silvo, à l’est d’Araranguá. Nous sommes arrivés dans la ville samedi à 17h45 et nous sommes restés jusqu’à dimanche 06h00 du matin.
Morris, remercies Dieu que ton ami soit encore vivant.
J’ai perdu le contrôle de mon corps et je tremblais de manière absurde. Tout explosait et volait autour de nous. Au début, le vent arrivait du sud aux alentours de 100km/h avec des rafales de 120km/h. À 01h15, nous sommes entrés dans l’œil de l’ouragan et ce fut la principale accalmie. Il faisait très chaud dans l’œil, il s’est arrêté de venter et de pleuvoir et cela nous a donné une sensation de sommeil et de relâchement en raison de la basse pression du centre de l’ouragan. J’ai réussi à enlever ma protection de pluie et je suis resté en tee-shirt. En plus du sommeil, nous avions une sensation d’alanguissement mêlée à de la joie… Incroyable. Comme nous étions en contact avec la Protection civile et les météorologistes de Climerh/Epagri, nous avons été informés du temps que durerait le passage de l’œil (1h30). Nous avons même réussi à dormir un peu.
A 2h48, à cause de la rotation, un vent du nord est entré, avec des pointes de 180 à 200 km/h en une fraction de seconde. On aurait dit une turbine d’avion. Tout volait et explosait. La température est descendue brutalement. Nous étions hors de la voiture, envoyant des nouvelles sur l’arrivée de ce vent du nord. Nous avons seulement eu le temps de courir jusqu’à la structure de bois la plus proche. J’ai eu un choc thermique à cause de la variation de température et je tremblais beaucoup… C’était incroyable. Notre visibilité était au maximum de 15m avec une source de lumière (la camionnette de la Protection civile était proche avec les feux allumés). Comme nous ne savions pas combien de temps cela allait durer, nous pensions que nous allions souffrir d’hypothermie. Nous étions persuadés que l’un de nous allait mourir.
Mec, ça été le moment le plus absurde et effrayant que j’ai traversé dans ma vie. Je ne sais pas comment cette structure de bois a résisté malgré les vents si forts. Aux informations ils ont parlé de vents à 150km/h mais ce n’est pas vrai. Il y avait deux géographes, un océanographe et un météorologiste et nous sommes d’accord sur la haute température de l’œil de l’ouragan et la basse température au moment des vents, et sur la vitesse des vents. Sur la base des dommages causés par l’ouragan et comparé à l’échelle de Beaufort, en toute certitude, les vents étaient de 180 à 200km/h. Si une personne avait essayé de marcher sous le vent, elle aurait été projetée. Pour te donner une idée, les maisons ont été arrachées et lancées à des dizaines de mètres plus loin.
Nous avons toutes les données notées, photos et plusieurs mesures réalisées. Plus tard, je t’envoie plus de détails et des photos. Nous sommes dans la plus grande urgence. Je crois qu’aujourd’hui ou demain la Défense civile va nous envoyer dans des lieux atteints par l’ouragan voir les conditions des villes.
Je t’embrasse,
Emmerson Marcelino