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Il y a beaucoup d’eau

Entretien avec Cecilia Volkmer, biologiste et témoin des inondations de 1941, avril 2013, Porto Alegre
 

Les adultes disaient : « Il y a beaucoup d’eau, il y a beaucoup d’eau, le fleuve est en train de monter ». C’était déjà arrivé avant, les personnes avaient l’habitude alors elles pensaient qu’il n’allait pas vraiment déborder, mais il a débordé, et c’est alors qu’il est venu jusqu’à notre porte. Parce que ce n’était pas seulement l’eau du fleuve qui montait, c’était aussi les égouts, le fleuve entrait dans les rues par les égouts. Il n’y avait plus d’eau potable et on faisait venir l’eau par des conteneurs qui la transportait de là-haut, où elle avait été traitée. On ne lavait plus la vaisselle que nous utilisions pour manger, par exemple, tu avais ton assiette, ta tasse – seuls les enfants avaient droit à du café avec du lait, parce que le lait était du lait condensé, les autres prenaient du café noir –, et alors on prenait un linge propre et on essuyait notre vaisselle.