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Bumba

Entretien avec Joanir Felipe, survivant de la catastrophe du Bumba, Niterói, juin 2017
 

Mon épouse m’a donné la main, nous avons couru jusqu’à la sortie où il y avait une échelle. Je me suis dit « je vais monter avec elle et on va bien voir ce qui va arriver ». Mais quand je suis arrivé à l’échelle, elle a lâché ma main et elle est retournée en arrière. Je n’ai pas compris sur le moment, mais après j’ai vu qu’il y avait mes deux petites filles, une devait avoir à l’époque neuf ou dix ans et l’autre douze ans. Elle s’est baissée pour les prendre dans ses bras, et alors je n’ai plus rien vu, ça a cogné de nouveau sur la maison, et là ma maison est tombée sur celle de ma mère et la porte, – parce que la porte fermait de l’intérieur –, la porte s’est refermée, ce qui l’a bloquée à l’intérieur, ça l’a poussé dans la piscine, – parce qu’on avait une petite piscine –, en quelques secondes, la colonne de la maison est tombée sur son cou et elle est morte, elle est morte, elle et ma mère.
Un bout de la maison est venu atterrir à mes pieds…