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Le tonneau est bien fait et résistant

Annie Edson Taylor interviewée dans le Bay-City Times-Press, 12 octobre 1901
 

Pour moi ce n’est pas une idée suicidaire. Je nourris la plus grande confiance dans le fait que je vais réussir à passer les chutes du Niagara sans me blesser. Le tonneau est bien fait et résistant, et l’intérieur sera matelassé de sorte que je ne serai pas blessée par le mouvement de roulis. De plus, j’aurai des lanières pour me tenir. Il y aura un poids à l’une des extrémités du tonneau pour que l’air puisse entrer par une valve située à l’autre extrémité, là où sera située ma tête. Bien sûr, il faudra placer le tonneau dans la rivière plus d’un mile en amont des chutes. Il y aura naturellement beaucoup de roulis dans la descente et je m’attends à pouvoir sentir assez précisément quand la grande chute va avoir lieu. La valve, qui sera ouverte dans la descente, sera alors fermée. On estime que je serai capable de vivre près d’une heure dans le tonneau après avoir coupé l’arrivée d’air.